Bonjour La Demeure !
Comme ça...dans l'élan...au fil du temps...parce que ça fait sourire...ou réfléchir..
Trouvé dans une pub pour un contrat d'assurance : " même quand on croit ne prendre aucun risque, il y a toujours un risque..."
Dans '' Qu'est-ce que la laïcité ?", p.103, une définition de la discipline (repensant à votre enseignement pendant la retraite de novembre Sensei) :
" la disponibilité à l'étude"
Du philosophe allemand Adorno(Théodor Wiesengrund1903-1973) dans sa critique du mercantilisme : " ...le pouvoir du progrès entraîne fatalement le progrès du pouvoir. La rationalité marchande contamine tout, jusqu'à la sexualité. Une culture qui se confond avec une industrie, offrant des produits standardisés, est une mystification. Cette industrie culturelle pervertit l'art (qui devient une marchandise fétichisée), ruine le langage (avec la publicité qui fait que la chose n'existe que par son image de marque), saccage les consciences en aliénant l'individu..."
La journée est pleine de couleurs d'automne sous pluie et soleil mélangés...c'est très beau...Et en cherchant le sens originel du mot discipline, j'ai trouvé cette phrase, de Lucius Apuleius de Madaure(125-v.180), disciple de Platon : ..." la lune qui reflète docilement la lumière du soleil"...
Gasshô Sensei, gasshô Jokei, Liliane
Réponse de Sensei:
en fait le mot "discipline" est la traduction approximative et partielle du mot "SILA"; pour connaître mieux ce terme, il faut étudier les premiers enseignements du Bouddha. Par ailleurs, c'est une bonne chose aussi d'employer le mot discipline, cela nous oblige à accepter et à creuser un mot que nous avons tendance à rejeter a priori!
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Le bruit de nos pas, texte d'Aoyama Roshi.
Je me souviens avoir lu un essai , il y a 25 ans, sur le thème de "la voix". Cela disait: "la voix révèle notre personnalité". J'ai été très marquée par cette phrase, et je l'ai répétée au cours d'une cérémonie du thé. Une des jeunes femmes présentes, qui travaillait comme opératrice téléphonique, avait dit: "C'est absolument vrai. Dans mon travail, j'entends toute la journée les voix de différentes personnes que je ne peux pas voir.Quand je rencontre certaines d'entre elles, je trouve généralement que celle qui avait une voix aimable au téléphone est une personne aimable. De même, une personne à la voix désagréable est souvent désagréable."
Il y a cent ans, vivait un moine Rinzai célèbre appelé Bankei. De nombreuses anecdotes circulent encore sur lui. Un jour une masseuse aveugle dit:
" Maître Bankei est un homme merveilleux! Quand vous écoutez la plupart des gens qui vous plaignent de votre malheur, vous pouvez sentir le plus souvent dans leurs voix une légère nuance de soulagement: ce n'est pas à eux que ce malheur est arrivé. Mais la compassion de ce maître est toujours authentique. Et lorsqu'on est félicité pour un évènement heureux, on entend presque toujours une petite pointe d'envie, si on écoute soigneusement, mais pas avec lui. Il semble se réjouir sincèrement de partager la joie des autres.. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme cela".
Il a en effet dû être remarquable, comme l'était l'oreille de cette femme. Après avoir entendu cette histoire, j'ai davantage prêté attention à ma propre voix quand je rendais visite à quelqu'un à l'hôpital, ou quand j'offrais des félicitations. Je me demandais si j'étais vraiment capable de partager les chagrins et les joies des autres de tout cœur
La voix révèle la personnalité. Ceci n'a rien à voir avec une voix douce ou forte, mais ce qu'elle révèle du caractère de chacun. J'aimerais pouvoir répondre toujours d'une voix pure, complètement sincère.
Mais il n'y a pas que notre voix qui compte; toute la journée nous faisons toutes sortes de bruits qui montrent aussi notre caractère et notre façon d'être.
Il est quatre heures du matin. Je suis assise pour la première méditation dans le zendo. Pour quelque étrange raison le son de la cloche se réverbérant dans l'obscurité de cette aube hivernale se loge dans mon esprit. Il me semble que la cloche sonne juste dans mes oreilles et je ne peux pas méditer. Ce n'est pas parce qu'elle est plus forte que d'habitude, le son est juste, avec le bon tempo et la bonne intensité. Mais il y a quelque chose de différent; qui donc sonne la cloche aujourd'hui? Le visage de la jeune K, qui vient juste de commencer sa deuxième année au monastère, flotte dans ma tête.
Quand je reviens dans mon bureau, à la fin des activités du matin, je demande à une nonne: " Qui faisait sonner la cloche ce matin?" "C'était K". Je vais alors trouver K et lui demande à quoi elle pensait pendant ce temps.Elle me répond avec un air soupçonneux: " On nous a appris que la cloche doit sonner 108 fois pour les 108 kleshas ( fautes, erreurs, impuretés). Je pensais à mettre fin à ces 1O8 kleshas tout le temps où je faisais sonner la cloche."
Je ne peux m'empêcher de rire: " Le son de la cloche m'a gêné ce matin. Je ne pouvais pas rester tranquille et me concentrer et je comprends maintenant pourquoi. Le Bouddha ne nous a pas seulement enseigné les 1O8 kleshas, mais aussi les 1O8 actes de compassion. On pourrait dire que la compassion du Bouddha résonnait dans chaque son de cloche. "
(2ème partie de ce texte le mois prochain.)
Je peux bien sûr confirmer ces exemples; à la Demeure il n'y a pas beaucoup de sons mais deux sont très révélateurs: la cloche du zendo qui doit être frappée très doucement pour annoncer le début de zazen et le mokugyo- le poisson en bois de la cérémonie du matin.
La cloche du zendo révèle souvent " Je veux être sûr(e) d'être en train de bien faire…"et, frappée trop fort, par peur du "pas assez", elle emplit la pièce de façon désagréable…Le mokugyo dit parfois l'indifférence à la cérémonie en cours…
Mais les bruits les plus révélateurs nous viennent de la cuisine; suivant les tenzos, et leur degré d'agitation, couvercles, casseroles et plateaux nousdisent de loin, et très clairement l'état d'esprit qui règne dans la cuisine!
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